Très mauvais résultats pour Nokia et Sony Ericsson. Le dossier le plus médiatique est sans doute celui du numéro un mondial, Nokia : l’entreprise, plombée par les réseaux, a annoncé hier une perte nette de grande ampleur au troisième trimestre.

Pour Nokia, c’est la douche froide. Les analystes tablaient sur un bénéfice net : ils auront droit à une perte nette part du groupe de 559 millions d’euros au troisième trimestre. La perte annoncée hier est la première de la décennie. Elle est donc également symbolique. Le chiffre d’affaires trimestriel du groupe atteint 9,8 milliards d’euros, contre 12,239 milliards un an plus tôt. Sur le segment (porteur) des smartphones, Nokia chute à 35%, contre 41% au deuxième trimestre.

La « bonne » nouvelle ? Ce ne sont pas tant les ventes (en déclin, certes, mais sans chute libre) qui maculent ses résultats. Nokia a dû inscrire un amortissement de 908 millions d’euros dans ses activités de réseaux, sous la bannière Nokia Siemens Networks. Le marché en question est on ne peut plus incertain.

Pas mieux chez Sony Ericsson, qui annonçait ce matin une perte nette de 164 millions d’euros au troisième trimestre, contre une perte de 25 millions il y a un an. Sony Ericsson souffre de son retard dans le marché porteur des smartphones, largement dominé par Apple, RIM et HTC. Son chiffre d’affaires atteint 1,62 milliard d’euros contre 2,80 milliards il y a un an, soit un recul de 42%.

Pas d’émotion particulière pour le nouveau président de Sony Ericsson, Bert Nordberg. Ce dernier, qui s’attendait aux résultats annoncés, a d’ailleurs pris officiellement ses fonctions ce jeudi. Pour lui, la reconquête est « en marche », même si marché et observateurs sont sceptiques : « Nous sommes maintenant mieux positionnés pour le lancement de nos nouveaux produits. »

Il est par contre peu probable qu’Aino, Satio et X2 suffisent à redorer le blason d’une marque qui, même rafraîchie, a peut-être un peu trop perdu de sa superbe en deux ans. Ajoutez à cela une gamme encore éparpillée entre plusieurs systèmes d’exploitation (Windows Mobile, Symbian, JAVA et bientôt Android), plusieurs segments de marché et un écosystème Playnow (musique, divertissements, logiciels) balbutiant. 2010 sera à n’en pas douter une étape cruciale pour la poursuite des activités de la joint-venture lancée en 2001.