La nouvelle tablette Internet de Nokia, le N900, a été officialisée ce jeudi. Oubliez Symbian un instant. Nokia a opté pour le système Maemo, basé sur Linux, histoire de faire entrer le « desktop dans le téléphone », en utilisant les mêmes technologies sur le bureau et dans la poche : clavier, WiFi, 3G, Flash, AJAX. Rien ne manque pour l’instant sauf l’App Store.

Début de semaine, Kai Oistamo (Nokia) s’est laissé aller à quelques louanges à l’égard de Maemo et sur Linux, visiblement parfaitement adaptable et adapté aux mobiles. Ce jeudi, Nokia a officialisé son rejeton. Le N900 arrivera en octobre chez nous, pour moins de 650 euros.

Nokia utilisait déjà Linux et l’interface Maemo sur les premières tablettes Internet commercialisées depuis 2 ans par le constructeur (N700, N800, etc.). La version 5 du système d’exploitation semble mûre pour offrir au constructeur une stratégie très ambitieuse dans un monde à cheval entre le smartphone et l’ordinateur de poche. Logiquement, selon la nomenclature, le N900 est considéré comme une tablette internet qui succède aux N800. Force est de constater qu’il s’agit véritablement d’une réponse intéressante et crédible aux multiples téléphones à grand écran tactile qui font le succès des marques comme Apple, HTC et bien d’autres. Nokia n’a pas fait les choses à moitié puisque son N900 est équipé d’une distribution Linux particulièrement complète et conviviale, baptisée Maemo 5. Maemo qui était… étrangement absente du Booklet 3G annoncé en début de semaine.

Le N900 est doté de 32 Go de mémoire, extensible via microSD. Pour une résolution de 800×480 pixels, l’écran tactile fait 3,5 pouces et les technologies les plus courantes y ont été intégrées : entre-autres, le Wi-Fi (norme b/g, pas de N), la prise casque 3,5 mm, un port micro-USB 2.0, le Bluetooth 2.1, l’accès EDGE/3G-HSPA (10/2.0 Mbps) et un capteur Carl Zeiss 5 Mpx avec flash LED. Le N900 dispose d’une mémoire vive d’un Go autour d’un processeru ARM Cortex-A8 600 MHz. Le navigateur web est un dérivé de Firefox et se voit équipé d’origine d’une compatibilité Flash 9.4 et AJAX. L’interface photo se dote d’un nuage de tags et permet d’effectuer des envois vers OVI – la galaxie de services de Nokia -, Facebook ou encore FlickR. Tout cela dans un format 110.9 x 59.8 x 18 mm – avec un clavier AZERTY complet coulissant – et pour 649 euros TTC dès le mois d’octobre en Europe. Le terminal n’est pas vraiment un poids plume : 180 grammes, soit 60 de plus que l’iPhone 3GS, qu’il vise clairement dans son viseur.

Aucune stratégie d’App Store à ce stade, avouée en tout cas. Les annonces devraient se concrétiser la semaine prochaine à l’occasion du « Nokia World » à Stuttgart.

Une très bonne surprise à en croire Mobile Review

Le site Mobile Review publiait il y a quelques jours ses impressions sur un prototype de la tablette N900 tournant sous Maemo 5. Résultat : une excellente surprise pour une interface finalement assez proche de Symbian, dotée de tous les outils qui font son succès (multimédia, web, PIM, GPS). Voyez plutôt :






En vidéo

Sur la vidéo publiée ci-dessous, on aperçoit aisément la fonction phare apportée par Maemo. A l’instant d’autres distributions linux, plusieurs bureaux sont disponibles. On passe d’un à l’autre d’un simplement mouvement de doigt. De manière fluide et efficace. Un bouton permet de les réduire et d’en voir la globalité sur un seul écran.

Quid de Symbian ?

Symbian sur le banc de touche ? Difficile à croire alors qu’il équiperait toujours aujourd’hui la moitié des smartphones vendus sur le marché, Nokia conservant une très très confortable avance sur ses concurrents sur ce secteur porteur. Y aurait-il chez Nokia la volonté de passer en douceur de Symbian à Maemo, comme d’autres en d’autres temps de Mac OS 9 à Mac OS X ?

Tout cela fait les affaires de la valeur en bourse, à plus forte raison dans un contexte où la rivalité entre Apple et Nokia est palpable dans le secteur télécom. Mercredi, la séance sur le Nasdaq était marquée par une baisse de 1,17% pour Apple et une prise de 4 % pour Nokia.

Laurent Redondo Sanchez
et Cédric Godart