On savait tout – ou presque – du lancement du HTC Magic en Belgique, en exclusivité chez Proximus. Il débarque début juin au prix de 449 euros TTC. La présentation officielle avait lieu ce mardi matin dans les locaux de Belgacom à Bruxelles, en présence de Hendrik Van de Velde (Belgacom) et Mark Moons (HTC).

Début juin pour 449 euros chez Proximus

Bel événement pour le premier opérateur du pays.  Il avait, bon joueur, laissé Mobistar occuper le terrain de l’iPhone avant donner une petite giffle amicale en rappelant, par voie de presse, que son réseau 3G est plus étendu et mieux adapté au terminal d’Apple.   Aujourd’hui, il récidive en avançant un joli pion, le Google Phone, 2e du nom, le HTC Magic.

Le HTC Magic – dont nous vous avons dressé le portrait dans notre édition du 7 mai dernier sera disponible dès le début du mois de juin – la date n’est toujours pas précisée – dans le réseau de distribution Proximus. Les Bizz Corners disposeront également début juin d’exemplaires de démonstration.

Son prix de vente sera de 449 euros TVAC. Aucun pack abonnement / terminal n’est prévu à ce stade, malgré la légalisation récente des offres couplées. Il s’agit d’une exclusivité de distribution pour Proximus, certes, mais le terminal pourra bien entendu être activé sur n’importe quel réseau mobile, tout comme l’iPhone naguère.

Une carte mémoire de 2 Go sera fournie d’origine (même si certains dépliants évoquent une carte de 1 GB) : vu le prix des cartes 8 GB, on se demande pourquoi diable tant d’avarice, la concurrence ayant opté pour des capacités plus importantes : Blackberry Storm 8 GB, Samsung Omnia 8 ou 16 GB, iPhone 8 ou 16 GB, Nokia 5800 8 GB.

Quant aux abonnements « data », indispensables pour profiter du terminal, leur prix ne varie pas.    Vous pensiez que Proximus allait adopter les « Illimythics » de SFR ?  Ce n’est pas (du tout) à l’ordre du jour.   L’utilisateur peut opter pour un mois d’essai gratuit, qui lui permettra ensuite d’opter pour un volume de 200 MB (19,99) ou 500 MB (24,95). Une promotion ? N’y pensez même pas. Osez évoquer le terme « baisse de prix » en conférence de presse et les visages se crispent ou se raidissent. Le représentant de HTC, Mark MOONS (originaire des Pays-Bas), a du mal à cacher son sourire lorsque la question est posée.  Dans la coulisse, certains représentants de l’opérateur laissent entrevoir une pointe de désespoir, tendance « on sait, on sait ».

La campagne de promotion de l’appareil donne le ton : en substance, « les meilleurs smartphones 3G méritent le meilleur réseau 3G ». Visiblement, celui-ci a un prix. Si vous souhaitez être tenu informé de son arrivée, vous pouvez vous inscrire sur le site de Proximus dès aujourd’hui.

Android est jeune, mais prometteur

L’attractivté de ce téléphone Android entièrement tactile réside dans la présence d’une boutique d’applications baptisée « Android Market ».   Des milliers de logiciels peuvent être téléchargés sur la plateforme, la plupart étant gratuits. Pas de « Music Store » à ce stade.

Autres pôles d’attractivité : les applications natives, allant de Gmail à Google Talk en passant par Google Maps (Street View compris) ou encore des possibilités d’envoi direct de ses clichés et vidéos vers Picasa ou Youtube. Dommage d’embarquer un capteur 3,2 Mpx qui, de l’aveu général, produit des clichés de qualité très moyenne malgré la présence d’un autofocus.

HTC n’a pas pris soin du lecteur média intégré. Celui-ci aurait pourtant bien besoin de soins intensifs. Il est sommaire et ne comporte pas d’égaliseur (equalizer). Le son est standard, « flat ». De plus, la connectique HTC (mini USB) est encore utilisée. On aurait préféré une prise jack 3,5 mm plus standard.

Le système Android a certes des défauts, mais il est jeune. Face à Windows Mobile, la fluidité saute au yeux, tout comme la facilité avec laquelle on manipule l’appareil, les principales fonctions, le clavier virtuel, même en mode tactile.  A n’en pas douter, on ne mesure pas encore le potentiel de ce  système d’exploitation, par ailleurs opensource, bénéficiant de l’aura de Google et de la complicité des infatigables éditeurs et développeurs du Libre.

Windows Mobile vs Android : HTC choisit de ne pas choisir

HTC a de grandes ambitions pour Android , dont le succès n’est pour l’heure pas de nature à éclipser les activités « Windows Mobile » de la société. D’ailleurs, Mark MOONS représentant « régional » du constructeur n’a pas encore fait son choix entre Windows Mobile et Android (publiquement il s’entend). Faire les yeux doux à Google et à Microsoft en même temps est un délicieux privilège, qu’il convient de savourer. C’est que, sans HTC, Windows Mobile perd un allié considérable sur un marché où sa position est loin d’être dominante. Alors, face au « dieu » iPhone, personne ne froisse personne : les ennemis de mes ennemis sont mes amis.

Tout comme pour le HTC Dream (G1), l’entreprise taiwanaise ajoute une série de fonctions non prévues à l’origine dans le système d’exploitation, allant de la compatibilité Exchange à un « smart dialer » – hérité des dernières interfaces TouchFlo 3D de Windows Mobile – en passant par un lecteur PDF et un logiciel photo plus élaboré. L’objectif – qui semble plaire à Proximus – est d’offrir des capacités susceptibles de plaire au juteux segment « business ».   Ce dernier risque moins de faire la fine bouche devant les 20 ou 25 euros mensuels à débourser pour accéder à Internet mobile.

Quant au partenariat HTC et Proximus, il semble exclusif à ce stade – pour ce qui concerne la distribution en tout cas – autour d’Android.   Cela donne un indice : Orange France distribue le HTC Dream depuis quelques semaines (version adaptée du G1 de T Mobile, avec clavier coulissant), mais Mobistar pourrait ne pas en hériter.    Joli coup pour Proximus, donc.