La guerre des smartphones tactiles ne pouvait pas durer indéfiniment sans que le premier constructeur mondial ne s’en mêle. Annoncé au mois d’octobre 2008, le 5800 Xpress Music est donc le premier smartphone tactile grand public de Nokia depuis le 7710 (qui était réellement destiné à un marché de niche), dont le nom ne rappelera aux passionnés qu’un appareil tenant plus d’une démonstration technologique que d’un appareil utilisable au quotidien.

Ce nouveau terminal n’est que le premier exemplaire d’une longue série : le N97 arrivera sous peu avec des prétentions bien plus élevées, et d’autres modèles viendront compléter la gamme dans les mois à venir.

Par rapport aux derniers Smartphones N-Series de la marque, les caractéristiques techniques du Nokia 5800 8GB pourraient faire pâle figure, mais ce choix a permis à Nokia de proposer ce nouveau modèle à un prix des plus agressif face à la concurrence : comptez environ 350 euros, là où un Apple iPhone vous reviendra à minimum 525 euros et un HTC Touch 3G environ 400 euros (sans les 8 GB).

Déballage et prise en main :

Comme vous avez pu le constater dans notre récente vidéo de présentation de l’appareil, les accessoires fournis d’origines sont très nombreux, comme d’habitudes avec les smartphones de la marque.

Ainsi, vous trouverez :
– Une housse
– Une dragonne avec stylet
– Des écouteurs accompagnés d’une télécommande
– Un support horizontal
– Un câble micro-USB
– Un câble vidéo
– Un chargeur
– Une carte mémoire de 8Go

Rien ne manque donc pour une utilisation optimale des capacités de votre Smartphone, sauf peut-être un chargeur voiture pour les amateurs de la fonction GPS.

La première prise en main de l’appareil met en évidence les dimensions relativement importantes de l’appareil, notamment en épaisseur. Cette dernière n’est cependant en aucun cas gênante, mais à l’heure où tous les constructeurs misent sur des appareils de plus en plus fins, le 5800 fera figure d’exception.

L’écran, au format 16/9, occupe la majeure partie de la face avant et possède un revêtement brillant, qui risque de gêner légèrement l’utilisation de l’appareil lors des belles journées d’été (vu les conditions climatiques de ces derniers jours, nous n’avons évidemment pas été capables de tester ce point).

Les quelques touches matérielles présentes sont agréables à l’utilisation, mais la majeure partie des opérations sera faite au moyen de l’écran tactile.

Terminons par les connectiques : Sortie audio/vidéo au format jack 3,5mm, connecteur Micro-USB et cartes mémoire MicroSD sont tous standards et permettront l’utilisation d’accessoires d’autres marques sans aucun soucis.

A l’utilisation :

Même si ce nouveau système est bien évidemment appelé à évoluer à l’avenir, ce 5800 est l’occasion de prendre en main la nouvelle interface que proposeront Nokia et d’autres constructeurs, ce système étant devenu complètement ouvert, sur de nombreux appareils tactiles qui seront dévoilés dans les mois à venir.

Vu que les bases de ce système restent celles de Symbian S60, l’interface générale et l’utilisation de l’appareil ressemble fortement à ce qui était proposé jusqu’à présent sur les Smartphones Symbian, la gestion du tactile en plus.

L’utilisation au doigt est très agréable grâce à l’écran très sensible à la pression, mais certaines opérations restent contraignantes sur la version de soft dont nous disposons : monter ou descendre dans les menus nécessitera d’utiliser le « petit ascenseur » disposé à droite de l’écran. Le système proposé sur l’Apple iPhone, les HTC Touch ou le Samsung Omnia est selon nous bien plus pratique et agréable.

Concernant l’entrée de texte, différents claviers sont proposés, mais notre préférence va au clavier T9 qui s’utilise de manière identique aux modèles non tactiles de la marque.
La version AZERTY grand format est également bien conçue, mais il nous arrivait fréquemment d’appuyer sur une mauvaise touche lors d’une utilisation «aux pouces », et l’espace dédié au texte écrit est réellement réduit sur ces deux exemplaires.

Reste que contrairement à Mac OS X mobile ou à Android, Symbian S60 propose nativement la gestion du copier-coller.

Petit passage par le navigateur Web : malgré une vitesse de chargement des pages très correcte (pour rappel, le navigateur utilise le très performant moteur Webkit), la réactivité à la navigation au doigt est loin d’être excellente, et le fait de devoir passer par des menus et sous-menus pour activer le mode plein écran est devient vite lassant. Certains clics sur des liens sont épuisants. A améliorer avec les mises à jour à venir.

Appareil photo :

Prix léger oblige, l’appareil photo intégré au 5800 n’est pas ce que Nokia propose de mieux, mais il a le mérite de proposer le minimum vital pour des clichés exploitables : une mise au point automatique et un flash à double LED.

Par contre, aucune fonction de détection des visages, de sourires ou autre.
Le géotagging des photos est présent dans la dernière mise à jour proposée par Nokia (V 20.x), qui équipera les mobiles dès leur sortie dans le commerce, cette semaine.

Les résultats obtenus sont dans la moyenne des appareils de cette résolution, sans plus.

Du point de vue des vidéos, les résultats sont déjà plus honorables grâce à des séquences qui peuvent être enregistrées jusqu’à une résolution de 640*480 pixels à une fréquence de 30 images par seconde. Un mode 16/9 est également présent, mais ce dernier diminuera la résolution des séquences en hauteur.

Lecteur audio et vidéo:

Les appareils multimédia de la marque proposent généralement des capacités audio de bon niveau, malgré une interface vieillissante. Bonne nouvelle : Le lecteur audio a légèrement été remanié avec cette nouvelle version du Smartphone. Aucune révolution cependant : la navigation dans votre bibliothèque audio reprend le principe bien connu des utilisateurs de Smartphones Symbian S60.

Malgré ce petit lifting, l’interface proposée n’est selon nous toujours pas au niveau de ce que propose Samsung sur son Innov8 ou Apple avec son iPhone.

Au point de vue du rendu sonore, rien à signaler à l’exception de l’excellente prestation des haut-parleurs par rapport à la moyenne des autres appareils du marché. Contrairement à l’iPhone, le 5800 est équipé d’un logiciel de podcasting complet et disponible tant en 3G qu’en Wi-Fi. Il rassemble vos flux audio et vidéo, ce que l’iPod de l’iPhone ne propose que via iTunes ou une application tierce payante et mal intégrée à l’iPod.

La télécommande fournie est un réel plus pour une utilisation nomade, même si cela est une habitude avec les terminaux de la marque.

Au point de vue de la lecture vidéo, la définition et la taille de l’écran sont de réels avantages pour ce terminal, et le rendu à l’écran est réellement agréable à l’œil. La taille de l’affichage est d’ailleurs suffisante pour envisager la lecture de longs métrages, même si les clips vidéo et autres podcasts restent plus indiqués.
Seule lacune : la non compatibilité avec le format DivX, qui semble rester l’apanage des coréens Samsung et LG. Cela ne gênera qu’une très petite partie des utilisateurs, les amateurs de DivX mobiles doivent se compter sur les doigts de quelques mains.

GPS :

Comme la plupart (tous?) des smartphones haut de gamme, le 5800 intègre un récepteur GPS, compatible A-GPS.
Nokia Maps est intégré au système et permet une utilisation directe des possibilité de localisation de l’appareil.

Les cartes sont toujours gratuites au téléchargement (via le logiciel Nokia Map Loader), mais le guidage vocal nécéssite un abonnement payant (une semaine est offerte à l’achat du terminal). Il vous est donc possible d’utiliser le logiciel GPS sans guidage vocal tout à fait gratuitement.

L’interface de Nokia Maps est toujours claire et facile à prendre en main, mais TomTom reste selon nous un modèle du genre en ergonomie. Malheureusement ce dernier n’est toujours pas disponible officiellement dans une version supportant le récepteur interne des Nokia Nserie.

Au point de vue du temps de fixation des satellites : notre première utilisation a demandé près de 10 minutes (!!!) afin d’être localisé, ce délai passant à 10 secondes environ lors des utilisations suivantes.

Ici encore, la taille importante de l’écran est un gros avantage par rapport aux autres appareils de la marque. Malheureusement, Nokia Maps ne propose pas de vue en mode paysage sur la version de soft que nous avons testé.

Connectivité :

Dans ce domaine, le 5800 n’a rien à se reprocher : la couche réseau est de dernière génération avec une compatibilité 3G+ (HSDPA), EDGE, GPRS et GSM.
Il est toujours possible de désactiver manuellement la 3G dans les paramètres du système si vous désirez économiser la batterie.

Le WiFi (b/g) est bien entendu intégré et vous permettra de surfer facilement et sans consommer votre forfait data, tandis que le Bluetooth permettra le partage aisé de fichiers entre appareils (vitesse maximum de 80-100 Ko/sec environ) ou l’utilisation d’une système audio A2DP.


Le câble Micro USB permet d’utiliser le 5800 en mode clé USB et n’a pas nécessité l’installation de pilotes pour ce faire. Dommage : alors que le câble USB permettait la charge de la batterie sur le N85, cela n’est pas le cas sur le 5800.

Conclusion :

Arrivé bon dernier dans le domaine des smartphones tactiles (si l’on oublie le 7710 qui aura fait une carrière plus que très discrète), et ce, malgré sa position de numéro un sur le marché de la téléphonie mobile, Nokia veut absolument rattraper son retard en proposant un smartphone destiné au marché de masse grâce à un tarif des plus raisonnable : environ 350 euros.

Bonne nouvelle, ce nouveau terminal présente de sérieux atouts : un écran magnifique, une richesse en terme de connectivité, un système Symbian S60 des plus complets et une offre logicielle très complète.

Malheureusement, certains petits défauts viennent entacher l’expérience : La navigation dans les menus ou dans les contacts nécessite d’utiliser la très fine barre d’ascenseur et l’entrée de texte via les claviers virtuels manque parfois de précision (il arrive que certaines pressions de touches ne soient pas prises en compte).

Espérons que les futures mises à jour du logiciel corrigeront ces petites lacunes.

Un petit mot concernant les capacités purement téléphoniques de l’appareil : comme d’habitude chez Nokia, la partie téléphonie ne souffre d’aucun défaut : la réception réseau se situe dans le haut du panier, et le son en conversation est également de qualité.

La batterie confirme quand à elle ses bonnes prétentions avec une autonomie moyenne de 3 jours, contre 2 pour les autre smartphones de la marque. Peu de smartphones peuvent en dire autant, notamment l’iPhone 3G et le Blackberry Storm.

Attention cependant à ne pas abuser de la lecture de vidéo, du surf sur le Web ou de la navigation Internet.

Ce que nous avons apprécié :

– Ecran magnifique
– Qualité de fabrication correcte malgré l’utilisation exclusive de plastique
– Système d’exploitation complet et performant
– Connectivité ultra complète et standard
– Contenu de la boîte ultra complet
– Autonomie très correcte

Ce que nous regrettons :

– Système de défilement dans les menus mal conçu
– Quelques fonctions habituelles manquent actuellement à l’appel (géotag des photos, mode paysage pour le GPS, …).
– Entrée de texte via les claviers virtuels manquant parfois de précision.