Annoncé le 12 février, et présenté à la presse belge le 12 juillet (voir « présentation et prise en main du Nokia E90 »), le Nokia E90 vient rajeunir la gamme Communicator du constructeur finlandais, intégrant par la même occasion cette dernière dans la série « E » du numéro un mondial.

La mission s’avère donc sérieuse pour ce nouveau venu, qui devra satisfaire les utilisateurs des anciens modèles, mais aussi essayer de séduire de nouveaux clients grâce à sa nouvelle plateforme et une plus grande ouverture au multimédia.

Ce que nous avons apprécié :
Système réactif comme jamais, Vibreur enfin présent, Utilisation possible de presque toutes les fonctions depuis l’écran externe, Ecrans somptueux, Autonomie de chameau, Connectivité impressionnante, Charnière totalement revue
Ce qui nous a déçu : Le prix, Moins d’accessoires fournis que précédemment, Suite bureautique non complète d’origine, Soucis de finition (traces du clavier sur l’écran interne), Plus de fax

Essentiellement destinée au marché de l’entreprise, la série E de Nokia négligeait jusqu’à présent le côté multimédia de ses terminaux professionnels. Le E90 vient quelque peu chambouler cette habitude grâce notamment à un appareil photo de qualité très satisfaisante capable d’enregistrer des vidéos d’une qualité comparable à celles d’un Nokia N95, un récepteur GPS intégré, des écouteurs stéréo, une radio FM embraquée, …

En parlant de GPS, le E90 est le troisième terminal de la marque à embarquer un récepteur GPS. Son fonctionnement est identique à celui du N95 et sera détaillé plus loin.

Disponible dans le commerce depuis quelques semaines, le Nokia E90 est vendu entre 800 et 900€. Les claviers sont localisés, c’est-à-dire que les pays francophones proposerons des modèles AZERTY par exemple. Notre exemplaire de test était cependant une version QWERTY avec le système en anglais.
A noter que deux couleurs devraient être disponibles (Moka et Rouge), même si nous n’avons croisé que des modèles moka jusqu’à présent).

La boîte reprend les couleurs de la gamme professionnelle de Nokia, et ressemble donc fortement à celle du Nokia E65.

Lors du déballage nous retrouvons :

– Le Nokia E90
– Une batterie BP-4L de 1500Mah
– Le chargeur AC-4
– Une carte Micro SD 512Mo
– Un câble USB DKE-2
– Un kit piéton stéréo HS-47
– Les différents manuels et CD

Même si ce contenu est plus que raisonnable, il est regrettable que Nokia ne fournisse plus de station de synchronisation (fournie avec les précédents modèles) ou de housse de protection.

Prise en main :

Même si les dimensions sont à peine supérieures à celles du Nokia 9300i et bien inférieures à celle du 9500, le E90 ne se fera pas oublier dans votre poche. De plus le poids est à la hauteur de l’encombrement de l’appareil, avec 210g sur la balance.
On notera cependant que la qualité de fabrication semble bien plus sérieuse que sur la dernière gamme, surtout au niveau de la charnière (le 9500 a souffert de beaucoup de problèmes à ce niveau). Un Sony Ericsson P1i avec sa coque métallisée sera cependant bien mieux fini face au plastique de ce Nokia.

Extérieurement, le plus gros changement est le grand écran QVGA (320*240 pixels), remplaçant le vieillissant écran de l’ancienne génération (résolution de 128*128).

Autre gros changement : la connectique popport disparaît au profit d’un port Mini USB, bien plus standard. La prise audio est au format 2,5mm, dommage de ne pas avoir placé une sortie 3,5mm, mais les adaptateurs existent et ne coûtent presque rien.
Cependant, il est dommage que Nokia réserve la sortie jack vidéo à son N95, alors qu’une telle fonctionnalité aurait certainement été très apprécié afin de projeter des présentation sur grand écran.

Lors de l’ouverture, l’écran interne capte immédiatement l’attention. Ce dernier parait immense, même si celui du Nokia 9300 est plus large. Peu de téléphone peuvent se targuer d’une si grande diagonale d’écran. Le clavier semble agréable, même si il est regrettable que Nokia ai changé l’emplacement du pad directionnel (bien plus agréable et précis que celui du 9300 soit dit en passant), ce qui rend l’utilisation de la touche « delete » et « enter » assez confuse.

Pour terminer le tour du propriétaire, nous remarquons qu’un second objectif pour les appels vidéo est présent (ce qui obligera d’ouvrir l’appareil pour la visioconférence), et que le changement de plateforme a engendré la perte de deux des quatre boutons situés à droite de l’écran.

Mise en route :

Premier constat : la partie interne et la partie externe du système sont (enfin) unifiés. L’arrêt de l’appareil entraîne donc la mise hors tension de la partie interne, ce qui n’était pas le cas des modèles précédents. Le démarrage du E90 se fait assez rapidement, la lenteur des anciens modèles sous Symbian n’est donc qu’un vieux souvenir. Il n’y a même pas de comparaison possible avec le système (interne) de la gamme précédente qui mettait plus d’une minute pour être opérationnel lors d’un redémarrage.

Ce système unifié permet aussi une autre avancée : l’OS est identique sur l’écran externe et sur l’écran interne. L’utilisation en mode « fermé » permet donc d’accéder à tous vos programmes et à toutes les fonctions, excepté les appels vidéo. Pour rappel, l’ancienne génération possédait une interface on ne peut plus sommaire lors de l’utilisation dans ce mode.

La réactivité du système est exceptionnelle pour un système Symbian S60, même en utilisation multi-tâches intensive. La mémoire RAM plus généreuse que sur le N95 par exemple y est pour beaucoup.

Adieu Symbian S80, bonjour Symbian S60 :

Afin d’offrir un meilleur support des développeurs, qui ont du coup une plateforme de moins à gérer, Nokia délaisse le système S80 au profit de S60, ce qui a comme énorme avantage d’apporter une logithèque énorme à la gamme Communicator.
Cependant les propriétaires d’anciens modèles ayant acheté des licences pour différents programmes sous S80 devront repasser par la case « carte bleue » s’ils désirent une version S60 de ces logiciels, car la compatibilité entre les deux plateformes est nulle.
Nokia livre uniquement un logiciel embraqué afin de pouvoir transférer ses données depuis un ancien Communicator, mais c’est tout.

L’OS a cependant été retravaillé afin d’exploiter la taille impressionnante de l’écran interne de l’appareil, et de reprendre le look de quelques application présentes sur l’ancienne gamme, comme le calendrier par exemple.

Un terminal orienté entreprise, …:

Concernant la suite bureautique : auparavant complète et avancée, il faut désormais payer une licence pour avoir une version complète, ce qui nous semble d’assez mauvais goût, vu le statut et le prix de l’appareil ! Les personnes n’ayant pas une utilisation intensive d’une suite bureautique embraquée se satisferont certainement de celle proposée, mais ce n’est pas vraiment la cible visée me semble-t-il.
Le client mail compatible « Push Mail » est lui très complet et performant.
Petit détail : la saisie de texte peut désormais être facilitée à l’aide du T9, chose impossible avec les précédents modèles.

Il y a cependant un gros point noir concernant la partie « messagerie », surtout pour les clients venant de l’ancienne gamme : le système S60 a entraîné la disparition du FAX.
Même si il est possible de passer par le client mail, il est dommage que cette fonction ai été oubliée.

Pour continuer dans la bureautique, il est à noter que l’application « notes » a bien évolué sur ce modèle. Il est désormais possible d’intégrer des mémos vocaux ou des photos dans vos notes, ce qui pourra s’avérer très pratique.

La saisie de texte est aisée, tant via le clavier externe que par le clavier interne, même si nous n’avons pas trouvé ce dernier réellement plus pratique que celui du Sony Ericsson P1i malgré sa taille bien plus importante. Il est aussi à noter que le clavier interne laisse quelques marques (qui partent avec un petit coup de chiffon) sur l’écran interne.
Autre remarque, positive cette fois : le clavier est désormais (légèrement) éclairé ce qui est évidemment bien utile lors d’une utilisation dans la pénombre, et ne nous oblige plus d’incliner l’écran afin que ce dernier éclaire le clavier.

Le navigateur intégré est toujours aussi agréable à utiliser, même si ce dernier souffre désormais de la version de Safari embarquée dans l’iPhone. Cependant la grande largeur de l’écran du E90 permet un certain confort de visualisation dont peu de téléphones disposent. Surfer sur un tel écran, de manière aussi rapide et fluide (merci la connectique HSDPA et WLAN) est réellement agréable, contrairement. Les lenteurs et chargements interminables des pages sur les 9500 ou 9300i, même en WLAN, sont donc bien oubliés.

… mais pas uniquement :

Le E90 intègre même une radio FM stéréo et un lecteur MP3. Ce dernier, quoique plus basique que la version embarquée dans les modèles de la série N du constructeur, sera bien utile lors des longs trajets. La qualité des écouteurs fournis d’origine limitera cependant cette fonction à une utilisation peu régulière.

Du côté du GPS, pas de grandes surprises, le système proposé est identique à celui du Nokia N95. Livré avec le logiciel MapLoader, vous pourrez télécharger gratuitement toutes les cartes que vous désirez, mais il faudra cependant passer à la caisse pour une utilisation du guidage vocal. Si vous ne désirez pas payer, il vous sera possible d’être guidé, mais uniquement via la carte ou un résumé sommaire des instruction à suivre. Il y a fort à parier que des logiciels tels que Route 66 ou TomTom proposent bientôt une version gérant le récepteur intégré au E90, comme Route 66 l’a déjà fait pour le Nokia N95.

Pour terminer, faisons un tour du coté de l’appareil photo. Premièrement, cette fonction n’est utilisable que si le téléphone est en position « fermé ». Deuxièmement, il n’est pas possible de lancer l’application de prise de photo via un appui long sur le déclencheur, comme cela est permis sur pas mal de mobiles. À propos du déclencheur : son utilisation n’est pas des plus aisées. La prise d’une photo après avoir fait la mise au point est souvent ratée, et il faut alors recommencer, ce qui s’avèrera pénible pour les amateurs de photo mobile.

Voici quelques exemples de photos :

Pour un comparatif avec d’autres smartphones actuels, veuillez consulter notre comparatif publié il y a quelques jours.

Conclusion :

Avec une connectique on ne peut plus complète, une liste de fonctions embarquées très impressionnante et un système réactif comme jamais, le E90 a de sérieux atouts pour reprendre le flambeau de la gamme Communicator.
Son autonomie de chameau permettra de l’utiliser intensivement sans avoir peur de tomber en panne de batterie durant la journée, au contraire du N95 par exemple.
Aucun soucis non plus du coté de la réception réseau ou de la qualité de son en conversation, ces derniers sont très bons.

Alors, parfait ce E90 ? Pas vraiment.
Il est par exemple regrettable que malgré le prix de l’appareil la suite bureautique ne soit pas livrée en version complète, ou que des défauts de conception tels que le clavier interne qui marque l’écran soient présent.

Cependant le E90 se présente comme un excellent produit haut de gamme, très facile à utiliser (contrairement aux produits sous Windows Mobile, moins faciles à prendre e,n main selon nous pour un public non initié) et extrêmement complet. Il faudra néanmoins ne pas avoir peur de déformer ses poches ou de casser sa tirelire.

Ce que nous avons apprécié :

– Système réactif comme jamais
– Vibreur enfin présent
– Utilisation possible de presque toutes les fonctions depuis l’écran externe
– Ecrans somptueux
– Autonomie de chameau
– Connectivité impressionnante
– Charnière totalement revue

Ce qui nous a déçu :

– Le prix
– Moins d’accessoires fournis que précédemment
– Suite bureautique non complète d’origine
– Soucis de finition (traces du clavier sur l’écran interne)
– Plus de fax

Pour terminer, voici un petit rappel des caractéristiques du Nokia E90 :

– GSM Quadribandes, GPRS, EDGE, 3G, HSDPA
– Dimensions : 132 x 57 x 20mm, 140cc, 210g
– WLAN + Bluetooth 2.0 + mini USB 2.0 + IrDA
– Système Symbian 9.1 + S60 3° édition
– Écran externe 320 x 240 pixels, 16 millions de couleurs
– Écran interne 800 x 352 pixels, 16 millions de couleurs
– Mémoire interne de 128Mo + port pour cartes Micro SD (512Mo livrée)
– Appareil photo 3,2 Megapixels + autofocus + flash LED
– Second objectif photo pour les appels vidéo
– Récepteur GPS + Nokia Maps intégrés
– Autonomie : jusque 14jours en veille et jusqu’à 5heures en communication
– Disponible en 2 coloris : mocha ou rouge