Non, l’iPhone n’est pas le téléphone le plus évolué de sa génération, rassurons-nous ! Si, sur le plan de l’ergonomie, des fonctionnalités de sychronisation et de l’interface utilisateur, l’iPhone devance à mes yeux tous les téléphones mobiles du monde, il faut aujourd’hui reconnaître que de nombreux manques et défauts se font rapidement jour. Nous allons tenter de les détailler.

Premier critère évident, la réception. Globalement, la réception des réseaux GSM est acceptable, quoique inférieure à la moyenne. L’accroche réseau est très rapide, mais le signal faiblit rapidement. Le rendu de la voix de l’interlocuteur n’a rien d’exceptionnel. La vitesse du GPRS est difficile à commenter : c’est lent, très lent même. Avec une carte Mobistar en EDGE, l’accélération est sensible et la navigation plus fluide : un rapide test de vitesse montre que le GPRS chez Proximus offre des vitesses moyennes de 50 kbps pour environ 190 kbps en EDGE chez Mobistar. Quant à l’appareil photo, il produit des clichés nets et des couleurs fidèles en cas de luminosité favorable (jour). L’absence de Flash rend par contre inutile la prise de clichés à l’intérieur ou dans la pénombre.

Au rayon des ‘petits moins’, citons l’absence de liaison de transfert Bluetooth, l’absence de notification de messages sur la boîte vocale (le système semble configuré pour la boîte vocale visuelle et n’envoie aucune notification de type SMS à l’arrivée d’un message vocal), impossibilité d’envoyer un SMS à plusieurs personnes, pas de fonction « transfert » pour les SMS, impossibilité d’envoyer un contact (VCard) par SMS ou courriel, pas de MMS ; dommage également, absence de radio FM RDS (à plus forte raison vu l’existence d’un kit compatible iPod).

Heureusement, « Installer » permet de combler l’interdiction native d’installer des applications tierces : ce sont aujourd’hui plusieurs dizaines de logiciels, de thèmes, de composants qui peuvent être installés d’un seul clic à l’image des systèmes « Click and Run » sous Linux. Exemple : la messagerie Apollo, compatible MSN et AOL.

La consultation de forums spécialisés comme frenchiphone.com permet ainsi de disposer d’une interface francisée, d’un outil de modification de la page d’accueil (thème, icônes, fond d’écran, hauteur du dock), d’installer un clavier AZERTY ou encore de débloquer le logiciel Youtube. Ces « trucs et astuces » vont permettre aux possesseurs de la version 1.0.2 du logiciel interne de l’iPhone de bénéficier d’avancées réservées normalement aux version supérieures. Sauf si, un jour ou l’autre, Apple avait la mauvaise idée de bloquer l’accès à iTunes aux téléphones disposant d’un firmware « obsolète ». Ainsi en a-t-il été pour la PSP, dont les firmwares anciens sont aujourd’hui très prisés.

Vous n’avez pas d’iPhone ? Vous préférez attendre ? Vous avez bien raison. Consolez-vous : en attendant son arrivée officielle sous nos contrées, le maître achat reste à mes yeux d’observateur du marché le Nokia N95 (à plus forte raison la version 8 Go à venir) et le SonyEricsson K800/K810. Au rayon des mobiles pro, les récents Blackberry, E-Series de Nokia et les derniers HTC sont des investissements idéaux.

Ce qui sauve clairement l’iPhone aujourd’hui et le place très loin devant ses concurrents, c’est principalement son système d’exploitation, Mac OS X, et le soin apporté à son interface. Toutes les opérations sont fluides, agréables, esthétiques.

J’attends personnellement avec impatience la riposte promise par Nokia qui compte lancer début 2008 un terminal doté d’un système visuel et tactile similaire à l’iPhone. Nul doute que le premier constructeur mondial aura l’intelligence de greffer le HSDPA et un appareil photo de très haute résolution à ce qui fait désormais figure de « brouillon » pour le reste de l’industrie.